Carte d’identité :

  • Nom : Maxime Cheban
  • Origine : terrien, citoyen de la Fédération Européenne, Paris
  • Genre : majoritairement humain
  • Sexe : masculin
  • Âge : 37 ans
  • Professions : urbaniste, codeur agricole, mathématicien, aujourd’hui développeur consommation pour Adidas et Truffaut.

Journal de bord de Maxime Cheban du 12 juin 2050 :

07.25 : Mon corps se réveille doucement par les stimuli cérébraux envoyés par Mini-Moi, mon assistant personnel  greffé à mon cerveau. Il gère tout mon planning et maîtrise mes sensations. Il a calculé ce matin mon heure de réveil en fonction d’un algorithme qui tient compte de mon état physique, du planning de ma journée, des données externes (météo qui impactera le trafic notamment) et de mes cycles de sommeils optimaux. Je me réveille avec une odeur de pamplemousse énergisant et j’ai l’impression de marcher sur de l’herbe fraîche en me levant puisque Mini-Moi a activé les zones associées de mon cerveau.

07.28 : Je rentre dans le caisson d’hygiène corporelle qui me lave par air pulsé et microvibrations.

07.37 : Je revêts ma combinaison connectée dont les fibres auto-régénératrices (pas besoin de la laver) s’adaptent à la température extérieure.

07.42 : J’arrive dans l’espace ouvert de l’appartement. Nos deux enfants jouent avec notre robot de compagnie Paulo. Je les salue tous les trois.

07.45 Je prends mon petit déjeuner, que Mini-Moi avait commandé à mon imprimante 3D Dej’presso. Le plat imprimé m’apporte tous les nutriments dont j’ai besoin, et active mes récepteurs sensoriels. Mini-Moi comprend quelles zones du cerveau stimuler en termes de saveur et de textures ressenties. Aujourd’hui, c’est parfum fleur de sureau & insecte braisé. Mon plat contient bien entendu les substances prescrites à Mini-Moi par l’intelligence artificielle de santé universelle, DocBot, en fonction des résultats envoyés en continu par mes capteurs dermiques. En effet, tous les bots (internes et externes) sont connectés et communiquent entre eux.

08.03 : Je quitte la maison pour me rendre au travail en salon mobile partagé. Il est depuis longtemps strictement interdit aux humains de conduire par leurs propres moyens dans la rue, c’est bien trop dangereux. L’intelligence artificielle de sûreté du trafic universel, MooveBot, gère le déplacement de tous les engins circulant sur air, terre et mer. MooveBot communique avec tous les bots personnels cérébraux pour savoir quand les gens sont prêts à sortir de chez eux, où ils se rendent, etc.

08.19 : J’arrive sur ma plateforme de co-working. J’ai en effet choisi d’avoir une activité rémunérée, et de ne pas me contenter du revenu universel. Ici se croisent de multiples compétences et diverses professions : c’est toujours très riche de discuter avec ses partenaires en arrivant. Nous partageons nos idées, présentons nos projets respectifs par hologrammes et faisons des retours pour aider au mûrissement des idées. Quand nous voulons faire des recherches, nous nous adressons mentalement à nos bots cérébraux qui ont remplacé les bons vieux ordinateurs et téléphones portables.

10.13 : Réunion organisée avec 6 collègues d’Adidas (l’heure vient d’être ajustée automatiquement pour que chacun soit pleinement disponible et à l’écoute pendant la réunion selon nos biorythmes). Nous réfléchissons à un nouveau modèle de baskets de gravitation. Nous faisons de nombreuses expérimentations sur place dans un des FastLabs et envoyons instantanément nos prototypes en test virtuel à nos consommateurs stars. Au 5ème essai, par consensus des retours de test, le programme du prototype est automatiquement relayé aux robots industriels qui fabriquent et commercialisent ces produits partout dans le monde. Dans une heure, mon voisin fan de gymnastique gravitationnelle aura sûrement chaussé ce nouveau modèle.

13.16 : Après avoir partagé des gélules alimentaires produites sur place et cueilli des pommes sur le verger mural avec mes amis, nous partons faire une séance de rafting virtuel dans la salle immersive de l’espace de détente.

16.34 : Je file ensuite prendre l’Hyperloop. Je serai à Prague dans 25mn où je retrouverai des collègues.

19.01 : De retour dans mon logement à Paris, je participe à ma séance de réflexion philosophique. Une séance mensuelle minimum est imposée par l’Etat pour avoir le droit de voter.

20.08 : Mes enfants arrivent de l’école. Léa a été en classe verte virtuelle sur Mars. Elle nous a fait rire en racontant leurs aventures dans l’espace. Hugo a quant à lui visité virtuellement Arma, la cité disparue d’Akhenaton. Il a ensuite été pendant l’après-midi caresser un biceiptus anonoptor, une espèce de la préhistoire dont l’existence a été découverte en 2037. Pendant leurs récits, nous avions lancé l’hologramme avatar de ma femme Sophie pour qu’elle puisse participer à notre soirée familiale. Sophie est en ce moment en Nouvelle Guinée pour son travail de recherche en sciences de la vie. Elle aimerait pouvoir contribuer à prolonger encore notre espérance de vie (en 350 ans, on n’a vraiment pas le temps de faire assez d’expériences de vie 😉 ).

22.13 : Pendant qu’Hugo joue à l’ancienne avec ses playmobils, Léa et Paulo apprennent à notre robot chat à danser.

01.05 : Nous nous rendons dans le caisson d’immersion sensorielle de notre salon pour suivre la Champions League. Ce sont les joueurs augmentés du e-PSG qui viennent de remporter la victoire. Nous allons fêter cela avec nos amis dans le bar végétal.

04.30 : Hugo et Léa vont se coucher. En effet, le repos nécessaire à l’activité cérébrale a été compacté en 4 heures pour les enfants, 3 heures pour les adultes. Je lis mentalement Les Misérables de Victor Hugo, puis je me couche à mon tour.

Ce fut une journée ordinaire, mais une bonne journée.

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